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Berlioz en Russie

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Premier voyage (1847)  
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Deuxième voyage (1868)  
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Présentation

    À l’époque de Berlioz Moscou vient en deuxième place après St Pétersbourg, la capitale impériale et le centre de toute activité artistique dans le pays. Berlioz fait deux voyages à Moscou, en avril 1847 puis en janvier 1868, and dans les deux cas sa visite est une excursion à partir de séjours plus prolongés à St Pétersbourg où il a été d’abord invité. Les écrits de Berlioz (ses Mémoires et ce qui a survécu de sa correspondance) fournissent moins de détails sur ses deux séjours à Moscou que ce n’est le cas pour St Pétersbourg, comme on le verra d’après les citations ci-dessous.

Note: les dates ci-dessous sont données dans un double format; la première date renvoie au calendrier grégorien, utilisé partout en Europe de l’ouest depuis 1582, la deuxième au calendrier julien, utilisé en Russie jusqu’en 1918, et en retard de douze jours par rapport au grégorien.

Premier voyage: 1847

Chronologie

31 mars (19 mars): Berlioz quitte St Pétersbourg pour Moscou en traîneau; le voyage prend quatre jours
Vers le 5 avril (24 mars): Berlioz arrive à Moscou
Vers le 10 avril (29 mars): Concert de Berlioz à Moscou; le Moskovskiye Vedomosti nomme Berlioz le Victor Hugo de la musique
Avril (fin mars - début avril): A Moscou Berlioz assiste à une représentation du premier opéra de Glinka, Une Vie pour le Czar
20 avril (8 avril): Berlioz revient à St Pétersbourg

    Berlioz est reçu avec enthousiasme et empressement à St Pétersbourg; le séjour à Moscou lui pose plus de problèmes. Il n’y donnera qu’un seul concert, dans la Salle de la Noblesse, vers le 10 avril. Au chapitre 55 des Mémoires il raconte avec humour les difficultés auxquelles il dut faire face pour donner son concert dans la salle, la seule convenable:

La salle de l’assemblée de la noblesse pouvait seule convenir pour donner mon concert. Voulant en obtenir la disposition, je me fais conduire chez le grand maréchal du palais de l’assemblée, respectable vieillard de quatre-vingts ans, et lui expose l’objet de ma visite.

     « — De quel instrument jouez-vous? me dit-il tout d’abord. 
     — Je ne joue d’aucun instrument. 
     — En ce cas, comment vous y prenez-vous pour donner un concert? 
     — Je fais exécuter mes compositions et je dirige l’orchestre. 
     — Ah! ah! voilà qui est original; je n’ai jamais entendu parler de concerts semblables. Je vous prêterai volontiers notre grande salle; mais, comme vous le savez sans doute, tout artiste à qui nous permettons d’en disposer doit, en retour, s’y faire entendre, après son concert, à l’une des réunions privées de la noblesse. 
     — L’assemblée a donc un orchestre qu’elle mettra à mes ordres pour exécuter ma musique? 
     — Point du tout. 
     — Pourtant, comment la faire entendre? On n’exige pas sans doute que je dépense trois mille francs pour payer les musiciens nécessaires à l’exécution d’une de mes symphonies dans le concert privé de l’assemblée? Ce serait un loyer de salle bien cher. 
     — Alors je suis fâché, monsieur, de vous refuser; je ne puis faire autrement.» » 

    Après de longues négociations avec le maréchal et sa femme et l’intervention obligeante d’un officier supérieur, qui lui donne le conseil de présenter sa demande par écrit le lendemain, les obstacles sont levés et Berlioz est en mesure de donner son concert dans la salle:

 Je suivis ce conseil, et, grâce à l’obligeant colonel, on fit pour cette fois seulement une infraction au règlement; mon concert put avoir lieu, et je ne fus obligé de jouer à la réunion des nobles ni de la flûte, ni du tambour. Ils l’ont parbleu échappé belle, car plutôt que de repasser la Volga sans donner mon concert, j’étais décidé à jouer du galoubet s’il l’eût fallu [galoubet: flûte provençale à trois trous, tenu d’une seule main]. Il ne résulta pas moins pour moi du singulier règlement du club de la noblesse moscovite, règlement dont je n’avais malheureusement pas entendu parler à Saint-Pétersbourg, une perte d’argent assez importante (Mémoires, chapitre 55).

    Il n’existe qu’une seule lettre de Berlioz qui donne quelques détails sur sa visite à Moscou (CG no. 1103, 20/8 avril; cf. aussi CG no. 1102); elle est adressée à l’éditeur parisien Pierre-Jules Hetzel, un des amis qui avancent de l’argent à Berlioz en vue de son voyage en Russie, comme il le rappellera plus tard dans ses Mémoires (chapitre 54; cf. CG no. 1101).

Je n’ai pas pu trouver le temps de faire le travail que je vous avais promis et pour lequel vous m’aviez avancé mille francs. Je me vois donc obligé de vous rembourser cette somme en vous remerciant mille fois de votre extrême obligeance. […]
J’ai ici de très bonnes affaires, quand je dis ici, cela comprend Pétersbourg et Moscou.
Je repars tout à l’heure pour Pétersbourg où l’on m’attend pour monter au Grand Théâtre Roméo et Juliette. Ces braves Moscovites ont été révolutionnés avant-hier par les deux première parties de Faust que je suis parvenu à monter avec une peine horrible. Car il n’y a pas ici le demi-quart des ressources de Pétersbourg.
On m’a demandé à grands cris un 2e concert, on vient de m’écrire pour réclamer encore, mais j’ai trop souffert à monter le premier, et j’aime mieux, malgré toutes leurs démonstrations enthousiastes et les quelques milliers de roubles que je pourrais gagner encore à Moscou, retourner faire de la musique décente à Pétersbourg.
L’orchestre seul a marché assez bien, mais les chœurs! Proh pudor!!
Adieu, mon cher Hetzel, je vous donne ces détails parce que je sais que vous avez la bonté de prendre intérêt à mes tentatives musicales. […]

    Un soir d’avril Berlioz assiste à une représentation du premier opéra de Glinka (Mémoires, chapitre 55):

J’ai entendu à Moscou une représentation de l’opéra de Glinka: La Vie pour le Czar.
L’immense théâtre était vide (est-il jamais plein?... j’en doute) et la scène représentait presque constamment des bois de sapins pleins de neige, des steppes couvertes de neige, des hommes blancs de neige. Je grelotte encore en y pensant. Il y a de fort élégantes et de fort originales mélodies dans cet ouvrage, mais je dus presque les deviner, tant l’exécution en était imparfaite. Au reste, il paraît que les études se font d’une étrange manière dans ce théâtre, malgré le zèle et le savoir musical de son directeur, M. Verstowski. Je m’en aperçus quand il fut question de répéter les chœurs des deux premiers actes de Faust qui figuraient dans mon programme.  (Berlioz raconte ensuite comment les chœurs avaient l’habitude de répéter sans accompagnement...)

    Berlioz séjourne à Moscou pendant trois semaines puis repart pour St Pétersbourg le 8 avril. Son prochain voyage à Moscou n’aura lieu que plus de vingt ans après.

Sites et monuments

Sauf indication contraire, toutes les images sur cette page ont été saisies à partir de gravures, photos, cartes postales et autres publications dans notre propre collection. Tous droits de reproduction réservés.

Nous remercions vivement Elena Dolenko, Natalia Oleneva et V. Poljakov pour des informations concernant l’histoire de bâtiments se rapportant aux voyages de Berlioz à Moscou, et pour les photos de 2003 sur cette page dont ils détiennent le droit de reproduction.

1. Vues générales de Moscou

Berlioz ne verra que peu de Moscou; même le Kremlin il ne voit que de l’extérieur; il est occupé à la préparation de son concert, et le temps n’est pas clément (Mémoires, chapitre 55):

Malgré tout ce que la ville à demi asiatique de Moscou offre de curieux et d’intéressant sous le rapport architectural, je l’ai peu étudiée pendant les trois semaines que j’y ai passées. Les préparatifs de mon concert m’absorbaient complètement. Grâce au dégel qui sévissait alors dans toute sa douceur, elle était d’ailleurs peu visitable. Les rues n’offraient que des cloaques d’eau et de neige fondante, d’où les traîneaux avaient peine à se tirer. Je n’ai même vu le Kremlin qu’à l’extérieur. Je me suis borné à compter les grains du collier de canons qui l’entoure... tristes trophées recueillis sur la trace de notre armée mourante... Il y en a de toutes sortes, de tous calibres, et de toutes les nations. Des inscriptions en langue française (atroce ironie!) désignent même ceux de nos régiments ou ceux des alliés de la France auxquels ont appartenu les pièces de cette funèbre collection. L’une de ces pièces a reçu une singulière blessure; elle porte sur la lèvre l’empreinte d’un boulet russe, qui, après l’avoir frappée à la gueule, est entré dans le tube, en en labourant l’intérieur. Si la pièce était chargée au moment de l’accident, je laisse à penser l’étonnement de la gargousse qu’elle contenait, en recevant un si rude coup de refouloir... elle a dû croire, l’orgueilleuse, que, reprenant son ancien métier d’artilleur, l’empereur Napoléon en personne chargeait.

Moscou et le Kremlin au 19ème siècle
Kremlin 19e siècle

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Panorama du Kremlin en 2003
Kremlin 2003

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Les canons abandonnés pendant la retraite de Moscou
(photo prise en 2003)
Canons 1

(Image plus grande)

Les canons abandonnés pendant la retraite de Moscou
Canons 2

(Image plus grande)

Les canons, qui à l’époque de Berlioz entouraient le Kremlin, ont été déplacés depuis au monument de la “Montagne Poklannaya” à Moscou, consacré à la victoire de la Grande Guerre Patriotique.

Remarquez la lettre N [= Napoléon] sur les canons de la deuxième image.

2. La Salle de la Noblesse (connue aussi sous le nom de Club de la Noblesse)

La Salle de la Noblesse au début de 20ème siècle
Noblesse

(Image plus grande)

3. Le Théâtre Impérial (connu aussi sous le nom de Grand Théâtre [Théâtre Bolshoi])

Le premier Théâtre Bolshoi est l’Opéra Public et le Théâtre de Ballet du Prince P.V. Urussov, commandé par l’impératrice Catherine de Russie en 1776, et inauguré en 1780. Il est détruit en 1805 par le premier de nombreux incendies qui ont ravagé le théâtre à travers toute son histoire. Le bâtiment que Berlioz a connu pendant son voyage à Moscou est construit en 1824 par Bauvais et Mikhailovand; il ouvre ses portes au public le 6 janvier 1825. Il est brûlé dans un incendie en 1853 et l’intérieur est presque complètement détruit, mais les murs extérieurs restent presque intacts. Il est reconstruit en 1856 par l’architecte Albert Kavos, le créateur du Théâtre Mariinsky à St Pétersbourg, où Berlioz assiste à une représentation de Une Vie pour le Czar pour la deuxième fois en février 1868.

L’incendie du Théâtre Impérial en 1853
Théâtre Impérial 1

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Les ruines du Théâtre Impérial après l’incendie
Théâtre Impérial 2

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Le Théâtre Bolshoi en 2003
Bolshoi 2003

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Deuxième voyage: 1868

Chronologie

1 janvier (20 décembre 1867): Berlioz quitte St Pétersbourg pour Moscou
8 janvier (27 décembre 1867): Premier concert de Berlioz à Moscou
11 janvier (30 décembre 1867): Second concert de Berlioz à Moscou
12 janvier (31 décembre 1867): Réception en l’honneur de Berlioz
13 janvier (1 janvier 1868): Berlioz quitte Moscou pour St Pétersbourg

    Le second voyage de Berlioz à Moscou est encore plus bref que le premier vingt ans avant; il ne dure que deux semaines, mais du point de vue musical est beaucoup plus réussi: Berlioz parvient à donner deux concerts, et le niveau d’exécution s’est beaucoup amélioré depuis 1847. L’information fournie par les écrits de Berlioz se limite maintenant à la correspondance du compositeur: les Mémoires se terminent en 1865 et ne comprennent donc pas le deuxième voyage en Russie. Berlioz, fatigué et malade, ne veut d’abord pas aller à Moscou et rejette les propositions qu’on lui fait (CG nos. 3310 [8 décembre/28 novembre] et 3314 [14/2 décembre]), mais deux jours après cette dernière lettre il est en pourparlers avec Nicolai Rubinstein, directeur du Conservatoire de Moscou et frère d’Anton Rubinstein le fondateur du Conservatoire de St Pétersbourg (CG nos. 3316, 3321, 3323). Le 22/10 décembre, encore à St Pétersbourg, Berlioz écrit à son amie la pianiste Mme Massart (CG no. 3318):

[…] On est venu me chercher de Moscou où j’irai après le 5ème concert [en fait le 4ème], madame la grande duchesse m’en ayant donné la permission. Ces messieurs de la capitale mezzo-asiatique ont des arguments irrésistibles, quoi qu’en dise Wieniawski, qui trouve que je n’aurais pas dû accepter simplement leur proposition. Mais je ne sais pas liarder, et j’aurais honte de le faire. […]

    Le premier concert a lieu au Manège le 8 janvier; à 13 heures Berlioz lève sa baguette pour diriger l’ouverture du Carnaval romain, un chœur de Judas Maccabée de Haendel, l’Offertoire de la Grande Messe des morts, l’Ave verum de Mozart, la Fête chez Capulet de Roméo et Juliette, la Cinquième symphonie de Beethoven, et le chœur “Slavsya! Slavsya!” de l’opéra de Glinka, Une Vie pour le Czar (voyez sur ce site les souvenirs de ce concert d’un contemporain). Le second a lieu le 11 janvier/30 décembre dans la salle dite Assemblée des Nobles; le programme est décrit dans une lettre écrite la veille à Berthold Damcke, qui donne aussi un récit détaillé du premier concert (CG no. 3326):

J’étais si fatigué ces jours-ci que je n’avais pas le courage de vous écrire; et pourtant il m’est arrivé un grand événement musical. Les directeurs du conservatoire de Moscou sont venus me chercher à St Pétersbourg et ont obtenu de la grande Duchesse un congé de 12 jours pour moi. J’ai accepté l’engagement de diriger deux concerts. Ne trouvant pas une salle assez grande pour le premier, ils ont eu l’idée de donner dans la Salle du manège, un local grand comme la salle du milieu de notre palais de l’industrie aux Champs-Elysées. Cette idée qui me paraissait folle a obtenu le plus incroyable succès. Nous étions cinq cents exécutants, et il y avait, au compte de la police, douze mille six cents auditeurs. Je n’essaierai pas de vous décrire leurs applaudissements pour la Fête de Roméo et Juliette et pour l’offertoire du Requiem. Seulement j’ai éprouvé une mortelle angoisse quand ce dernier morceau qu’on avait produit à Pétersbourg, a commencé. En entendant ce chœur de 300 voix répéter toujours ses deux notes, je me suis figuré tout de suite l’ennui croissant de cette foule, et j’ai eu peur qu’on ne me laissât pas achever. Mais la foule avait compris ma pensée. Son attention redoublait et l’expression de cette humilité résignée l’avait saisie. A la dernière mesure une immense acclamation a éclaté de toutes parts; j’ai été rappelé quatre fois, l’orchestre et les chœurs s’en sont ensuite mêlés, je ne savais plus où me mettre. C’est la plus grande impression que j’ai produite dans ma vie. On a aussitôt envoyé une dépêche à la Grande Duchesse pour l’informer de cette émotion populaire.
Le conservatoire donne un second concert demain samedi soir [11 janvier] avec son orchestre de soixante-dix musiciens seulement. Il a remis encore l’offertoire dans le programme. Laub joue l’Alto solo dans ma symphonie d’Harold et nous commençons par l’ouverture du Roi Lear. Laub joue ensuite le Concerto de violon de Beethoven. Nous avons fait la dernière répétition ce matin et cela va à merveille.
Après-demain on me donne une fête, dans la salle de l’assemblée des Nobles, où sera toute la ville artiste de Moscou. Après quoi, je repartirai pour St Pétersbourg où me restent deux concerts à donner. Je suis bien exténué, mais heureux aussi de ce beau résultat. […]
Je remercie bien Heller d’avoir été assez bon pour m’envoyer son volume de Mémoires. Malgré nos précautions le livre a mis douze jours pour arriver entre mes mains. Je n’ai pu le remettre à la Princesse [sc. la Grande-Duchesse] que le jour de mon départ pour Moscou. […]

    Un lettre à sa nièce Nanci Suat le même jour donne un récit semblable et ajoute quelques détails de plus (CG no. 3327):

[…] Quelle différence entre le Moscou d’aujourd’hui et les ressources musicales qu’il possédait il y a vingt ans!
Après-demain on me donne une fête dans la salle du Club de la Noblesse, où toute la ville assistera. Après quoi je retournera vite donner les deux concerts que j’ai encore à diriger à St Pétersbourg et je reviendrai à Paris. Je n’en puis plus, je suis presque toujours couché; de me lever à huit heures du matin pour les répétitions, et de toujours voir de la neige! C’est trop pour ma misérable nature.
Chère petite nièce, informe mon oncle de tout cela, à qui le raconterais-je? vous êtes mes échos quand j’ai envie de crier de joie. […]
On veut encore me faire donner d’autres concerts à St Pétersbourg, mais je refuse tout, la fatigue m’écrase. Je trouve bien honnête de gagner une vingtaine de mille francs, et je ne veux rien entreprendre comme autrefois. Quelques billets de mille francs de plus ou de moins ne me feraient rien. Adieu chère petite nièce, j’aspire à aller vous voir et ensuite à m’endormir sur le bord de la mer au soleil de Nice. […]

    C’est la dernière lettre connue de Moscou; le jour après la réception Berlioz repart pour St Pétersbourg.

Sites et monuments

1. Le Manège

Berlioz donne le premier de ses deux concerts de 1868 à Moscou dans cette salle, le 8 janvier. Le second a lieu le 11 janvier, à l’Assemblée des Nobles.

Inauguré le 12 novembre 1817, le Manège est construit selon des plans de l’ingénieur Augustin Bétancourt pour célébrer le 5ème anniversaire de la victoire des troupes russes sur Napoléon. A l’origin ce vaste édifice servait à passer des troupes en revue, à des parades et manœuvres, d’où ses dimensions que Berlioz compare au Palais de l’Industrie dans sa lettre à Damcke ci-dessus. À la longue, cependant, on s’en sert pour des usages non-militaires, tels expositions et concerts. De notre temps on continue à utiliser le Manège pour toutes sortes d’expositions – œuvres d’art, objets artisanaux, produits de l’industrie, et bien d’autres. Le bâtiment, tragiquement détruit dans un incendie survenu le 14 mars 2004, a été reconstruit en 13 mois: il a rouvert ses portes le lundi 5 juin 2006.

Le Manège en 2003
Manège 2003

(Image plus grande)

  Original du programme du premier concert de Berlioz
Programme de concert

(Image plus grande)

2. Le Conservatoire de Moscou (maintenant le Conservatoire d’Etat Tchaikovsky de Moscou)

  Le 12 janvier 1868, au lendemain de son deuxième concert, Berlioz est invité à un dîner au Conservatoire de Moscou. Le prince Odoievsky prononce le discours de bienvenue; parmi d’autres à accueillir le maître français on compte Laroche et le jeune Tchaikovsky.

En 1717 les terres appartenant au Conservatoire d’Etat Tchaikovksy de Moscou sont achetées par le général de l’armée russe, le prince Vladimir Prosorovsky. Elles deviennent ensuite propriété de Nikolay Dolgoruky en 1755 avant de passer en 1766 à la princesse Ekaterina Dashkova. Ce n’est qu’en 1780 que la première pierre du bâtiment est posée. Quinze ans plus tard on reconstruit l’édifice sous forme d’un bâtiment à deux étages avec une mansarde et deux ailes (œuvre sans doute de Vasilij Bazhenov). En 1810, après la mort de la princesse Dashkova, son neveu le prince Mikhail Vorontsov, héros de la Guerre Patriotique de 1812, hérite du bâtiment. Pendant l’invasion par les troupes de Napoléon le bâtiment est détruit par le feu. Vorontsov le fait reconstruire par Camporesi. Par la suite la Société Musicale Russe loue le bâtiment, puis l’achète en 1878 au prince Sergey Vorontsov pour le Conservatoire. En 1894 l’ancien bâtiment est démantelé pour y construire un nouveau, commandé aux architectes Zagorsky et Niesselsohn et au sculpteur Alad’in.

Le Conservatoire d’Etat Tchaikovsky de Moscou
Conservatoire

(Image plus grande)

Voir aussi sur ce site:

Concert in the Manège: recollection by a contemporary (en anglais)
Octave Fouque: Berlioz en Russie   
Berlioz et la Russie: amis et connaissances  
Berlioz à St Pétersbourg  
The Russia that Berlioz visited, par Dr Linda Edmondson (en anglais) et
Hector Berlioz as reflected in the Russian press of his time, par Dr Elena Dolenko (en anglais)

© (sauf indication contraire) Michel Austin et Monir Tayeb pour toutes les textes, photos, gravures et informations sur les pages Berlioz en Russie.

© 2003 Elena Dolenko et Natalia Oleneva et V. Poljakov pour les photos de 2003

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