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Berlioz à Paris

‘Le Marchand de masques’ par Zacharie Astruc

Jardin du Luxembourg

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    Le 23 avril 1859 Berlioz dirige une exécution de l’Enfance du Christ à l’Opéra-Comique (cf. Correspondance Générale [ci-dessous CG tout court] nos. 2364, 2366 et 2377 avant le concert, et 2368, 2369-70 et 2371 après). Parmi l’auditoire se trouve l’écrivain et artiste Zacharie Astruc (1835-1907) qui publie bientôt un compte-rendu enthousiaste de l’ouvrage dans Le quart d’heure. Très touché par ce compte-rendu Berlioz écrit à Astruc le 23 mai pour le remercier (CG no. 2374):

Permettez-moi de vous remercier pour le bel article que vous venez d’écrire sur mon concert. Je n’ai jamais lu sur mes tentatives musicales rien qui m’ait aussi vivement touché. – Le spectre grimaçant de l’ironie est bien là, comme toujours, pour me siffler à l’oreille: « Ce n’est pas vrai; M. Astruc se trompe et te trompe. Vous êtes des niais tous les deux. » Mais il y a aussi un autre juge qu’il est permis de consulter et qui siège à côté du sens intime. Et quand je demande à celui-là: « Mon critique est-il un niais, suis-je un niais, nous trompons-nous à ce point? L’amour du vrai et du beau est-il une chimère, la passion un leurre, l’enthousiasme une hallucination?… » Le juge me répond: « Non, non, non, non…. et non. »

Vous aimez ce que j’aime, vous honorez et adorez tous mes dieux; voilà pourquoi à la joie d’être loué par vous, se joint un sentiment plus vif, plus profond, plus intense, le fanatisme clairvoyant d’un coreligionnaire.

Voilà pourquoi j’emprunte quelques mots à Shakespeare pour vous dire:

Most noble brother, give me your hand…

    Quelques jours plus tard, le 6 juin, Astruc répond longuement à Berlioz qui garde sa lettre – preuve de l’importance qu’il y attache, alors que tant d’autres lettres à Berlioz auraient été détruites par le compositeur en 1867 après la mort de son fils Louis (CG no. 2376):

[…] L’aimable lettre! et que j’en ai été heureux… D’abord, grande a été ma confusion; mon esprit est si fort en dessous d’une appréciation sévère et grande de votre génie, que je le croyais indigne de cette chaleureuse approbation. […] Ces nobles éloges ont rafraîchi mon âme. J’avais donc eu le bonheur de vous être agréable, le bonheur de vous comprendre et mon sentiment traduit vous faisait sourire et applaudir…

Mille fois merci, Monsieur et cher Maître, pour tant de satisfactions. […]

[…] Vous avez souffert pour l’art, mais votre souffrance est encore un triomphe. Il n’y a plus d’aveugles – il n’y a que des méchants. Les méchants s’en vont comme toute chose en ce monde, l’admiration reste. Et votre œuvre n’est-il pas un des plus rares monuments d’Art de notre époque. […]

    Une allusion dans une lettre du Berlioz du 25 janvier 1860 laisse entendre que le deux hommes se sont depuis rencontrés et que Berlioz compte Astruc parmi ses amis (CG no. 2470), mais on n’a semble-t-il pas d’autre témoignage de leurs relations. Bien plus tard, en 1883, Astruc créé une statue de bronze appelée Le Marchand de masques, qui comprend dix masques qui représentent dix grandes personnalités nationales. Ce n’est pas par hasard qu’un de ces masques est celui de Berlioz. Une plaque sur l’un des côtés du piédestal porte l’inscription: Le marchand présente les masques de Hugo, Gambetta, Corot, Dumas fils, Berlioz, Carpeaux, Faure, Delacroix, Balzac, et Barbey d’Aurevilly.

Illustrations

    Sauf indication contraire, toutes les photos sur cette page ont été prises par Michel Austin en juin 2013. Tous droits de reproduction réservés.

1. Le Jardin du Luxembourg en 2013

1.1 Vues générales

Vue panoramique
Jardin du Luxembourg

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Le Palais du Luxembourg
Jardin du Luxembourg

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Jardin du Luxembourg

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1.2. “Le Marchand de masques”

Le Marchand de masques

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Le Marchand de masques

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Le Marchand de masques

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Le Marchand de masques

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Masque de Berlioz
Le Marchand de masques

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“Le Marchand de masques” en 2006
Le Marchand de masques

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Le Marchand de masques

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Nous remercions bien vivement M. Werner Gladines de nous avoir envoyé les deux photos présentées ci-dessus, prises le 21 octobre 2006.

© Michel Austin et Monir Tayeb pour les informations sur cette page. Tous droits de reproduction réservés. Page créée en décembre 2006 et augmentée le 1er août 2013.

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