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Hector Berlioz: Feuilletons

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FEUILLETON DU JOURNAL DES DÉBATS

DU 13 SEPTEMBRE 1835 [p. 1-3]

SOUVENIRS D’UN HABITUÉ DE L’OPÉRA.

(1822 – 1823.)

    Il y eut un temps, hélas fort éloigné ! bien que douze ou treize années seulement m’en séparent, où certaines représentations de l’Opéra étaient des solennités auxquelles je me préparais plusieurs jours d’avance, par la lecture et la méditation des ouvrages qu’on y devait exécuter. Rien n’égale le fanatisme d’admiration que nous professions, moi et quelques habitués du parterre, pour deux ou trois auteurs, si ce n’est notre haine profonde pour la plupart des autres. Le Jupiter de notre Olympe était Gluck, et le culte que nous lui rendions ne peut se comparer à rien de ce que le dilettantisme le plus effréné pourrait imaginer aujourd’hui. Mais si quelques uns de mes amis étaient de fidèles sectateurs de cette religion musicale, je puis dire sans vanité que j’en étais le pontife. Quand je voyais faiblir leur ferveur, je la ranimais par des prédications dignes des saint-simoniens ; je les amenais à l’Opera bon gré mal gré, quelquefois en leur donnant des billets que j’avais achetés de mon argent au bureau et que je prétendais avoir reçus d’un employé de l’administration. Dès que, grâce à cette ruse, j’avais entraîné mes hommes à la représentation du chef-d’œuvre de Gluck, je les plaçais sur une banquette du parterre, en leur recommandant bien de n’en pas changer, vu que les places n’étaient pas également bonnes pour l’audition, et qu’il n’y en avait pas une dont je n’eusse étudié la convenance ou les défauts. Ici, on était trop près des cors ; là, on ne les entendait pas ; à droite, le son des trombones dominait trop ; à gauche, répercuté par les loges du rez-de-chaussée, il produisait un effet désagréable ; en bas, on était trop près de l’orchestre, il écrasait les voix en haut, l’éloignement de la scène empêchait de distinguer les paroles ou l’expression de la physionomie des acteurs ; l’instrumentation de cet ouvrage devait être entendue de tel endroit, les chœurs de celui-ci de tel autre ; à tel acte, la décoration représentant un bois sacré, la scène était très vaste, les coulisses ouvertes, le son se perdait dans le théâtre de toutes parts, il fallait donc se rapprocher ; un autre, au contraire se passait dans l’intérieur d’un palais, le décor était ce que les machinistes appellent un salon fermé, la puissance des voix étant doublée par cette circonstance si indifférente en apparence, on devait remonter un peu dans le parterre, afin que les sons de l’orchestre et ceux de la vocale, entendus de moins près, parussent plus intimement unis et fondus dans un ensemble plus harmonieux.

    Une fois ces instructions données, je demandais à mes néophytes s’ils connaissaient bien la pièce qu’ils allaient entendre. S’ils n’avaient pas lu les paroles, je tirais un livret de ma poche, et, profitant du temps qui nous restait avant le lever de la toile, je le leur faisais lire, en ajoutant aux principaox passages toutes les observations que je croyais propres à leur faciliter l’intelligencc de la pensée du compositeur ; car nous venions toujours de fort bonne heure, pour avoir le choix des places, ne pas nous exposer à manquer les premières notes de l’ouverture, et goûter ce charme singulier de l’attente avant une grande jouissance qu’on est assuré d’obtenir. En outre, nous trouvions beaucoup de plaisir à voir l’orchestre, vide d’abord et ne représentant qu’un piano sans cordes, se garnir peu à peu de musique et de musiciens. Le garçon d’orchestre entrait le premier pour placer les parties sur les pupitres ; ce moment-la n’était pas sans mélange de crainte. Depuis notre entrée dans le théâtre, quelque accident pouvait être survenu ; on avait peut-être changé le spectacle et substitué à l’œuvre monumentale de Gluck quelque Rossignol, quelques Prétendus, une Caravane du Caire, un Panurge, un Devin de Village, un Aristippe, une Lasthénie, toutes productions plus ou moins pâles et maigres, plus ou moins plates et fausses, pour lesquelles nous professions un égal et souverain mépris. Le nom de la pièce, inscrit en grosses lettres sur les parties de contrebasses qui par leur position se trouvent les plus rapprochées du parterre, nous tirait d’inquiétude ou justifiait nos appréhensions. Dans ce dernier cas (il se présentait alors assez fréquemment), nous nous précipitions hors de la salle en jurant comme des soldats en maraude qui ne trouveraient que de l’eau dans ce qu’ils avaient pris pour des barriques d’eau-de-vie, et, confondant dans nos malédictions l’auteur de la pièce substituée, le directeur qui l’infligeait au public et le gouvernement qui la laissait représenter. Pauvre Rousseau qui attachait autant d’importance tout au moins à sa partition du Devin de Village (si toutefois c’est une partition) qu’aux chefs-d’œuvre d’éloquence qui ont immortalisé son nom ; lui qui croyait fermement avoir écrasé Rameau tout entier, voire même le trio des Parques, avec les petites chansons, les petits flons-flons, les petits rondeaux, les petits solos, les petites bergeries, les petites drôleries de toute espèce dont se compose son petit intermède ; lui qu’on a tant tourmenté ; lui que la secte philosophique des Holbachiens a tant envié pour son œuvre musicale ; lui qu’on a accusé de n’en être pas l’auteur ; lui qui a été chanté par toute la France, depuis Jéliot et Mlle Fel jusqu’au roi Louis XV qui ne pouvait se lasser de répéter : « J’ai perdu mon serviteur », avec la voix la plus fausse de son royaume  ; lui enfin dont l’opéra favori obtint à son apparition tous les genres de succès ; pauvre Rousseau ! qu’aurait-il dit de nos blasphèmes, s’il eût pu les entendre ? Et pouvait-il prévoir que son œuvre chérie, dans le même théâtre où jadis elle excita tant d’applaudissemens, tomberait un jour pour ne plus se relever, au milieu des éclats de rire de toute la salle, sous le coup d’une énorme perruque poudrée à blanc, jetée aux pieds de Colette par un insolent railleur ? J’assistais à cette dernière représentation du Devin ; beaucoup de gens, en conséquence, m’ont attribué la mise en scène de la perruque ; mais je suis bien aise, puisque j’en trouve l’occasion, de protester de mon innocence. Je crois même avoir été au moins autant indigné que diverti par cette grotesque irrévérence ; de sorte que je ne puis savoir au juste si j’en aurais été capable. Mais s’imaginerait-on que Gluck, oui, Gluck lui-même, à propos de ce pauvre Devin, il y a quelque cinquante ans, a poussé l’ironie plus loin encore, et qu’il a osé écrire et imprimer dans une épître la plus sérieuse du monde, adressée à la reine Marie-Antoinette, que la France peu favorisée sous le rapport musical, comptait cependant quelques ouvrages remarquables, parmi lesquels il fallait citer le Devin de Village de M. Rousseau ? Qui jamais se fût avisé de penser que Gluck pût être aussi plaisant ? Ce trait seul d’un Allemand suffit pour enlever aux Italiens la palme de la perfidie facétieuse.

    Je reprends le fil de mon histoire. Quand le titre inscrit sur les parties d’orchestre nous annonçait que rien n’avait été changé dans le spectacle, je continuais ma prédication, chantant les passages saillans, expliquant les procédés d’instrumentation d’où résultaient les principaux effets, et obtenant d’avance sur ma parole l’enthousiasme des membres de notre petit club. Cette agitation étonnait beaucoup nos voisins du parterre, bons provinciaux pour la plupart, qui, en m’entendant pérorer sur les merveilles de la pièce qu’on allait représenter, s’attendaient perdre la tête d’émotion, et y éprouvaient, en somme, d’ordinaire, plus d’ennui que de plaisir. Je ne manquais pas ensuite de désigner par son nom chaque musicien à son entrée à l’orchestre, en y ajoutant quelques commentaires sur leurs habitudes et leur talent.

    « Voilà Baillot (il était alors à l’Opéra) ; il ne fait pas comme d’autres violons solos, celui-là, il ne se réserve pas exclusivement pour les ballets ; il ne se trouve point déshonoré d’accompagner un opéra de Gluck. Vous entendrez tout-à-l’heure un chant qu’il exécute sur la quatrième corde ; on le distingue au dessus de tout l’orchestre. — Oh ! ce gros rouge, là-bas ! c’est la première contrebasse, c’est le père Chénié ; un vigoureux gaillard, malgré son âge ; il vaut à lui tout seul quatre contrebasses ordinaires ; on peut être sûr que sa partie sera exécutée telle que l’auteur l’a écrite ; il n’est pas de l’école des simplificateurs. — Le chef d’orchestre devrait faire un peu attention à M. Guillou, la première flûte, qui entre en ce moment ; il prend avec Gluck d’étranges libertés. Dans la marche religieuse d’Alceste, par exempte, l’auteur a écrit des flûtes dans le bas, uniquement pour obtenir l’effet particulier aux sons graves de cet instrument ; M. Guillou ne s’accommode pas d’une pareille disposition ; il faut qu’il domine ; il faut qu’on l’entende ; et pour cela, il transpose toute la partie de flûte à l’octave supérieure, détruisant ainsi le résultat que l’auteur s’était promis, et faisant d’une idée ingénieuse une chose puérile et vulgaire. » Les trois coups annonçant qu’on allait commencer, venaient nous surprendre au milieu de cet examen sévère des notabilités de l’orchestre. Nous nous taisions aussitôt, en attendant avec un sourd battement de cœur, le signal du bâton de mesure de Kreutzer ou de Valentino.

    L’ouverture commencée, il ne fallait pas qu’un de nos voisins s’avisât de parler, de fredonner ou de battre la mesure, nous avions adopté pour notre usage, en pareil cas, ce mot si connu d’un amateur : « Le ciel confonde ces musiciens, qui me privent du plaisir d’entendre monsieur ! » Connaissant à fond la partition qu’on exécutait, il n’était pas prudent non plus d’y changer la moindre chose : je me serais fait tuer plutôt que de laisser passer sans réclamation la moindre familiarité de cette nature prise avec les grands maîtres.

    Je n’allais pas attendre après la représentation pour protester froidement par écrit contre ce crime de lèse-génie ; oh ! non, c’était en face du public, à haute et intelligible voix, que j’apostrophais les délinquans. Et je puis assurer qu’il n’y a pas de critique qui porte coup comme celle-là. Ainsi, un jour, il s’agissait d’Iphigénie en Tauride ; j’avais remarqué à la représentation précédente qu’on avait ajouté des cymbales au premier air de danse des Scythes en si mineur, où Gluck n’a employé que les instrumens à cordes, et que dans le grand récitatif d’Oreste, au troisième acte, les parties de trombonnes, si admirablement motivées par la scène et écrites dans la partition, n’avaient pas été exécutées. J’avais résolu, si les mêmes fautes se reproduisaient, de les signaler.

    Lors donc que le ballet des Scythes fut commencé, j’attendis mes cymbales au passage ; elles se firent entendre comme la première fois dans l’air que j’ai indiqué. Bouillant de colère, je me contins cependant jusqu’à la fin du morceau, et profitant aussitôt du court moment de silence qui le sépare du morceau suivant, je m’écriai de toute la force de ma voix : « Il n’y a pas de cymbales, qui donc se permet de corriger Gluck ? » On juge de la rumeur ! Le public, qui ne voit pas fort clair dans toutes ces questions d’art, et à qui il était fort indifférent qu’on changeât ou non l’instrumentation de l’auteur, ne concevait rien à la fureur de ce jeune fou du parterre. Mais ce fut bien pis quand, au troisième acte, la suppression des trombonnes du monologue d’Oreste ayant eu lieu comme je le craignais, la même voix fit entendre ce mots : « Les trombonnes ne sont pas partis ! C’est insupportable ! » L’étonnement de l’orchestre ne peut se comparer qu’à la colère (bien naturelle, je l’avoue) de M. Valentino, qui conduisait ce soir-là. J’ai su depuis que ces pauvres trombonnes n’avaient fait que se soumettre à un ordre formel de ne pas jouer dans cet endroit ; car leurs parties étaient copiées et parfaitement conformes à l’original. Pour les cymbales que Gluck a placées avec tant de bonheur dans le premier chœur des Scythes, je ne sais qui s’était avisé de les introduire également dans l’air de danse, dénaturant ainsi la couleur et troublant le silence sinistre de cet étrange ballet. Mais je sais bien qu’aux représentations suivantes tout rentra dans l’ordre, les cymbales se turent, les trombonnes jouèrent, et je me contentai de grommeler entre mes dents : « Ah ! c’est bien heureux ! » Peu de temps après un de mes amis, presque aussi fanatique que moi, qui remplit en ce moment avec succès les rôles de basso cantante au théâtre de la Scala, avait trouvé inconvenant qu’on nous donnât au premier acte d’Œdipe d’autres airs de danse que ceux de Sacchini ; il vint me proposer de faire justice de ces interminables solos de cor et de violoncelle qui remplaçaient les airs de Sacchini. Pouvais-je ne pas seconder une aussi louable intention ! Le moyen employé pour Iphigénie nous réussit également bien pour Œdipe : et, après quelques mots lancés un soir du parterre, par nous deux seuls, les nouveaux airs de danse disparurent pour jamais. Une seule fois nous parvînmes à entraîner le public. On avait annoncé sur l’affiche que le solo de violon du ballet de Nina serait exécuté par M. Baillot ; une indisposition du grand artiste, ou quelque autre cause, s’étant opposée à ce qu’il pût se faire entendre, l’administration de l’Opéra crut suffisant d’en instruire le public par une imperceptible bande de papier collée sur l’affiche de la porte de l’Opéra, que personne ne regarde. L’immense majorité des spectateurs s’attendait donc à entendre le célèbre violon. Cependant, au moment où Nina, dans les bras de son père et de son amant, revient à la raison, la pantomime si touchante de Mlle Bigottini ne put nous émouvoir au point de nous faire oublier M. Baillot. La pièce touchait à sa fin. « Eh bien ! eh bien ! et le solo de violon, dis-je assez haut pour être entendu ! — C’est vrai, dit un homme du public, il semble qu’on veuille le passer. — Baillot ! Baillot ! le solo de violon ! » En un instant le parterre prend feu, et ce qui ne s’était jamais vu à l’Opéra, la salle entière réclame à grands cris l’accomplissement des promesses de l’affiche. La toile tombe au milieu de ce brouhaha. Le bruit redouble. Les musiciens voyant la fureur du parterre s’empressent de quitter la place. De rage alors, chacun saute dans l’orchestre, on saisit les chaises des concertans, on renverse les pupitres, on crève la peau des timballes ; j’avais beau crier : « Messieurs, Messieurs, que faites-vous donc ! briser les instrumens ?… Quelle barbarie !…. Vous ne voyez donc pas que c’est la contrebasse du père Chénié, un instrument superbe, qui a un son d’enfer ! » On ne m’écoutait plus et les mutins ne se retirèrent qu’après avoir culbuté tout l’orchestre et cassé je ne sais combien de banquettes et d’instrumens.

    C’est là le mauvais côté de la critique en action que nous exercions si despotiquement à l’Opéra ; le beau, c’était notre enthousiasme quand tout allait bien. Il fallait voir alors avec quelle frénésie nous applaudissions des passages auxquels personne dans la salle ne faisait attention, tels qu’une basse, une heureuse modulation, un accent vrai dans un récitatif, une note expressive de hautbois, etc., etc. Le public nous prenait pour des claqueurs aspirant au surnumérariat, tandis que le chef de claque, qui savait bien le contraire, et dont nos applaudissemens intempestifs dérangeaient les savantes combinaisons, nous lançait de temps en temps un coup d’œil digne de Neptune prononçant le Quos ego. Puis, dans les beaux momens de Mme Branchu, c’étaient des larmes, des cris, qu’on ne connaît plus aujourd’hui, même au Conservatoire. La plus plaisante scène de cette espèce, dont j’ai conservé le souvenir, est la suivante. On donnait Œdipe. Quoique placé fort loin de Gluck dans notre estime, Sacchini ne laissait pas cependant que de trouver en nous d’ardens admirateurs. J’avais entraîné ce soir-là à l’Opéra un jeune homme parfaitement étranger à tout autre art que celui du carambolage, et dont cependant je voulais à toute force faire un néophyte musical. Les douleurs d’Antigone et de son père ne pouvaient que l’émouvoir fort médiocrement. Aussi, après le premier acte, désespérant d’en rien faire, l’avais-je laissé derrière moi en m’avançant d’une banquette, pour n’être pas troublé par son sang-froid. Comme pour faire ressortir encore son impassibilité, le hasard avait placé à sa droite un spectateur aussi impressionnable qu’il l’était peu. Je m’en aperçus bientôt. Dérivis venait d’avoir un fort beau mouvement dans son fameux récitatif : « Mon fis ! tu ne l’es plus ! Va ! ma haine est trop forte. » Tout absorbé que je fusse par cette scène si admirable de naturel et de sentiment de l’antique, il me fut impossible cependant de ne pas entendre le dialogue établi derrière moi, entre mon jeune homme épluchant une orange et l’inconnu son voisin, en proie à la plus vive émotion : « Mon Dieu, Monsieur, calmez-vous. — Non ! c’est irrésistible ! c’est accablant ! cela tue ! — Mais, Monsieur, vous avez tort de vous affecter de la sorte, vous vous rendrez malade. — Non ! laissez-moi… Oh ! — Monsieur ! allons, du courage ! enfin après tout, ce n’est qu’un spectacle ; vous offrirais-je un morceau de cette orange. — Ah ! c’est sublime. — Elle est de Malte ! — Quel art céleste ! — Ne me refusez pas. — Ah, Monsieur, quelle musique ! — Oui, c’est très joli. ». Pendant cette curieuse conversation, l’opéra était parvenu après la scène de réconciliation au beau trio : « O doux momens » la douceur pénétrante de cette simple mélodie me saisit à mon tour ; je commençai à pleurer abondamment, la tête cachée dans mes deux mains comme un homme abîmé d’affliction. A peine le trio était-il achevé que deux bras robustes m’enlèvent de dessus mon banc, en me serrant la poitrine à me la briser ; c’était ceux de l’inconnu qui, ne pouvant plus maîtriser son émotion, et ayant remarqué que de tous ceux qui l’entouraient j’étais le seul qui parut la partager, m’embrassait avec fureur, en criant d’une voix convulsive : « Sacredieu ! Monsieur que c’est beau ! » Sans m’étonner le moins du monde, et la figure toute décomposée par les larmes, je lui réponds sur même ton : « Etes-vous musicien ? — Non, mais je sens la musique aussi vivement que qui que ce soit. — Ma foi, c’est égal, donnez-moi votre main, Monsieur, parbleu, vous êtes un brave homme ! » Là-dessus, parfaitement insensibles aux ricanemens des spectateurs qui faisaient cercle autour de nous comme à l’air ébahi de mon néophyte mangeur d’oranges, nous échangeons quelques mots à voix basse, je lui donne mon nom, il me confie le sien et sa profession. C’était un ingénieur ! un mathématicien !!! Où diable la sensibilité va-t-elle se nicher !

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Site Hector Berlioz créé le 18 juillet 1997 par Michel Austin et Monir Tayeb; page Hector Berlioz: Feuilletons créée le 1er mars 2009; cette page ajoutée le 1er juin 2014.

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